Libération des otages: vers une hausse du chômage?

    En tant que jeune qui a galéré pendant plus d'un an, le chômage est un sujet qui me touche (et pas de la façon dont j'aime habituellement être touché, mais passons). D'abord, il faut savoir que la profession de journaliste rebute le jeune diplômé car elle mène, si on schématise totalement objectivement:

-à couvrir les kermesses de Berbeulstein-sur-Bruche ou l'ouverture d'un nouveau service gériatrie au mourroir le plus proche.

-à devoir apprendre à lire avec plus ou moins (surtout moins) de succès sur un prompteur, au JT de tf1 à 20h.

-à risquer de se les faire couper dans un pays que tout le monde aura oublié au prochain scandale sexuel de nos élus ou au prochain tremblement de terre.

Et bien, ce n'est pas cet aspect là que je veux évoquer. Je pense notamment à ces deux jeunes stagiaires ou débutants qui s'étaient vus proposés un CDD "avec possibilité de CDI à la suite", et qui viennent de se faire jeter de la rédaction aussi vite qu'un DSK se jette dans le premier avion pour quitter New York. Des jeunes qui ont trimé pour arriver dans les grandes rédactions: le piston du cousin qui connait un mec qui assiste la vice-secrétaire adjointe au grand manitou, c'était pas si facile et fallait oser.  En voilà donc deux qui ne tirent aucune réjouissance de cette libération, ou peut être juste l'excitation d'aller voir Paul (ben oui, c'est bien connu que Paul emploie).

Imaginons le chef de la rédac:

"ah, mon ptit Régis, je voulais vous parler. Vous savez, j'ai toujours cru en vous, et grâce à la souplesse qu'offre votre contrat de travail, vous allez enfin pouvoir avoir accès à la mission que je vais vous confier, un job sur mesure: vous allez rejoindre mes confrères de la Gazette du Petit Facteur Breton, ils prévoient l'ouverture d'une crêperie bio, ça va être sensas'.... Vous partez dans l'heure, oui oui oui, et je vais vous dire, ça ne fera que des heureux, non seulement votre carrière va être lancée sur les chapeaux de roue, mais en plus hé, c'est que l'espace ici va être un peu chamboulé, nous on a besoin de place pour les caméras si on veut que ma cravate brille quand je leur serrerai la main, à Truc et Bidule. Allons allons, ne me remerciez pas de vous offrir cette opportunité, ce genre de chose n'arrive pas deux fois, et soyez en sûr Régis, je vous porte dans mon coeur, vous êtes comme un fils pour moi". Et vlan.

"Mon ptit Régis, voici ce que vous pouvez faire de votre CDI"(photo Mysticmoon)

Enfin on va pas les plaindre quand même, se faire virer en sabrant le champagne, ça a quand même une certaine prestance, une classe dont on ne peut douter. Réjouissons nous donc de cette petite hausse du nombre de demandeurs d'emplois et après tout, combien de chômeurs vont trouver un emploi d'écrivain pour relater les aventures de nos ex-otages? Vivement qu'on en fasse un film!

Mysticmoon